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Archive for septembre 2009

TIBET

18 juin 2009. Je suis à Chengdu, plus de 4 millions d’habitants, étouffée dans une chaleur lourde et dans une brume de pollution, pour un nouvel objectif: obtenir le droit de partir au Tibet…

J’avais vu Chengdu il y a six ans, j’avais gravi l’Emei Shan et avais admiré avec tendresse les jolis bébés pandas. Mais cette fois-ci, et après le Xinjiang, ma motivation à redécouvrir cette Chine de l’est est bien faible. Suffisamment agacée par le tumulte des villes et par ce que j’ai vu, je n’ai qu’une envie, partir pour Lhassa.

Alors je patiente et laisse couler le temps entre l’air humide brassé par les ventilateurs de ma chambre et la moiteur de l’atmosphère des jardins de ma guest-house. Quelques escapades, à peine plus loin que le bout de la rue, où je ne m’arrête que sur la Chine que j’aime, sur ses vieux, sur ses masseurs aveugles, sur le petit peuple qui vit juste là, si souriant mais si inconscient.

Dix jours à organiser un voyage pour le toit du monde selon les règles millimétrées de la République Populaire de Chine. Car même si elle se targue d’ouvrir l’accès au Tibet grâce à son nouveau train Pékin-Lhassa, elle ferme ses routes aux étrangers pour mieux contrôler, pour mieux encaisser.

Elle ressert peu à peu les possibilités et étend de plus en plus son implacable autorité…

L’entrée par l’ouest est si compliquée par le nombre de permis et d’autorisations qu’elle demande, si coûteuse par l’organisation qu’elle suscite et si éprouvante par les chemins qu’elle emprunte, que la plupart des voyageurs ne s’aventurent pas sur les hautes routes de l’ouest du Tibet.

L’accès par l’est est quant à lui interdit; il est devenu impossible aujourd’hui d’acheter un billet pour le bus qui emprunte les cols grandioses de la Quichua-Tibet Highway. Quand on est à l’est, on prend le train sagement, comme tout le monde, avec son permis et son tour organisé, et on remonte jusqu’à Xinning pour entrer par le Nord.

Le Grand Timonier Mao avait déjà rêvé de ce train mais n’en avait pas eu les moyens. Deng Xiaoping, le Petit Timonier, jette les bases du projet, et Hu Jintao, l’ingénieur, en achève la réalisation entamée par son prédécesseur, Jiang Zemin.

Avec l’ouverture de cette ligne en 2006, Lhassa devient la station terminus provisoire d’un train colonisateur qui déverse chaque jour sur place touristes et fonctionnaires chinois afin de rendre irréversible la conquête de l’ouest façon Han.

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(suite…)

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